J’ai soif, je n’arrive plus à bien parler. Je sens que ma
gorge est déchirée entre cris de douleurs et peur d’un lendemain moche. J’ai
soif, je ne sais pas pourquoi. Pourtant, mon verre est à mes côtés et je le
bois mais rien ne change. J’ai soif et je n’arrive plus à voir. Mes yeux me
piquent. « Attends Attends, je pense que je comprends. J’ai pleuré toutes
les larmes de mon corps. Et aujourd’hui le monde ne tient plus qu’à une gorgée
de trop qui me poussera dans l’au-delà. »
Je me présente, je suis un
homme qui a perdu la plus belle des perles qu’il a sauvagement conquis de sa
plume, de ses bonnes manières, de ses propos adéquats au fur et à mesure du
temps. Oui, j’étais con. Je l’admets. Pas devant le monde non, ça serait un peu
trop facile. Je me regarde dans le miroir et je me dis « Connard, tu viens
de te faire mal sans le savoir ». Je ne sais pas quoi me dire ni quoi
penser de moi. J’étais con, un gros con. Mais je faisais mon grand, mon
bricoleur-penseur-créateur-innovateur, mais qu’est-ce que j’ai gagné à la fin ?
La mort de ce que j’appelle dans ma vie « espoir ».
Elle me retenait du haut du
20éme étage, elle me ramenait de chez les morts, elle me faisait manger de la
pomme d’Eden, elle marchait avec moi dans mon chemin de la perdition mais
surtout elle me montrait que « que même à l’infinitif « aimer »
resterait à jamais un verbe déjà conjugué à l’imparfait »
Alors dis-moi Connard, qu’as-tu
gagné de ton travail, de ton projet, de ta vie ? Rien. Tu as perdu ce qui
était la clé de la réussite. Tu as perdu ton espoir, ton inspiration, tes
pensées et ton regard – qui autre temps – rayonnait de bonheur. Alors
trinquons, à toi le connard qui ne sait pas agir ni réagir. Au monde qui vous a
séparé. Au temps qui vous a défait. A moi ! Personnage con qui ne sait pas
voir ce qu’il lui importait d’être avec un ange à un moment.
Je me tiens devant toi, nu
comme au jour où on a fait l’amour pour la première fois. Avec mon cœur qui bat
à 200 à l’heure, mes bras qui tremblent et ma voix qui est perdue entre mots
tendres pas sortis et des cris de peur qui ne sont pas dits. Je me tiens devant
toi en tenant à nous et en croyant à tout ce qui nous a rendu fous.
Nous, ce mot qui n’aura de
sens que pour nous ne pourra plus être vu dans nos vies. Et puis au pire ?
Un autre dira nous à ma place, un autre prendre ta main à ma place mais au fond
tu sauras que Nous sera toujours Nous et que Nous n’aura de sens qu’à travers
nos mots, nos peurs, nos crises et nos « tout ».
Mon Tout, je t’offrirais
tout. Malheureusement il n’y a plus de nous.
Permettez-moi de me
présenter. Je suis l’homme qui a jeté la clé de son paradis par la fenêtre au
fond de l’océan qui était rempli de requins. Oui je suis ce vieux bon con et
fidèle à ma connerie, je me jetterais à poils dans cet océan rien pour redonner
un sourire à un visage –qui autre fois- était la lanterne de ma sombre vie.
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