Pardonne-moi mon
Dieu puisque j’ai failli à mon devoir d’Homme. J’ai fait ce que vous m’avez
demandé de ne pas faire. Je n’ai pas pu de ne pas baisser les bras. Tout était
trop pour à la fin et j’ai fini par succomber au charme de ma tristesse au point
de me perdre dans mon délire d’Homme naît pour changer le monde.
J’ai longtemps
cru que je suis un homme fort, que les hommes qui ont su faire de ce monde un
enfer n’auraient pas un brin de courage pour me faire et ben Dieu, je me suis
trompé. Il s’est avéré que je suis le genre de personnes qui trébuche avec un
plateau plein de verres. Je suis cet homme qui se brule les lèvres en tirant
sur sa cigarette. Je suis cet homme qui n’arrive pas à demander pardon mais qui
fait en sorte de faire savoir au monde entier qu’il est dans l’erreur. Je suis
de ses hommes qui ont remué ciel, mer et terre pour l’amour mais qui finiront
seuls dans leurs petites maisons au fin fond d’une forêt parce qu’ils étaient
accusés de non sociabilité.
Dieu, je me sens
comme cette pièce du Domino qui fait tomber une ligne complète de pions. J’ai
été libre d’être le plus glorieux mais j’ai choisi d’être le plus lâche quand j’ai
baissé les bras. J’ai failli à mon devoir d’Homme, je ne suis pas fait pour
cette vie et je ne mérites pas d’être dans l’au-delà à partager votre table,
votre vin et vos femmes.
De toute façon
Dieu, moi, je ne veux ni des femmes, ni du vin ni même votre table. Moi, Dieu,
je n’ai pas peur de vous, de la mort et de l’enfer. Moi j’ai peur de ne pas
vivre correctement ma vie. Et pourtant, je me sens comme un calvaire que mes
amis transportent avec eux partout où ils vont. Oui, je trébuche, je tombe, j’ai de la morve
dans le nez. Je les embarrasse et maintenant je ne peux plus compter sur eux
parce qu’ils sont partis.
Vous savez ce qui
me tue, Dieu ? C’est que personne n’a pris la peine de voir en moi ce que
je valais vraiment On n’a jamais parié sur moi je suppose et pourtant, Dieu, j’en
valais vraiment la peine. Je me nourrissais de ma haine pour m’ouvrir les
veines et sortir ma peine au grand regard du monde. Oui, Dieu, Je ne fais
jamais ce qu’il faut même si je sais que ça pourrait produire plus de bien que
de mal. Je ne les en veux pas, je n’ai jamais su dire non même quand ça me fait
mal. Je n’ai jamais gagné.
Et pourtant Dieu,
j’ai toujours pensé dans l’obscurité à reprendre la main sur ma défaite. Je
voulais gagner parce que je savais que j’étais patient et que j’ai toujours su
encaisser. Je vous promets, Dieu, j’ai défoncé les portes du destin. Et j’ai
remis mes compteurs à zéro. Cette fois, je voulais jouer avec mes propres règles.
J’en ai marre d’être moi-même. Féroce, fort et compréhensif, Dieu, j’en avais
marre de mes démons, de mon passé, de mes maux qui se rythmaient à mes mots.
J’ai toujours été
un lion, Dieu. Vous-même vous le savez. Je n’ai jamais compté sur personne. Il
n’y a qu’en moi et toi que j’ai cru. Je sais que vous me direz que je pisse
encore sous la douche et que c’est un peu juvénile mais Dieu, j’ai toujours
espéré pisser droit comme un Homme.
Dieu, la
faucheuse m’a donné un rencart ce soir. Je compte la zapper. Je n’ai pas de
temps pour elle. Je me plais bien dans ma solitude et je n’ai nullement besoin
de sa présence. Moi je m’intéresse pas à la mort. La faucheuse ne me fait plus
bander. Je voudrais pourtant trainer un soir dans les quartiers de riches un
soir, je croiserais peut-être la vie. Je pourrais peut-être la séduire et si
elle ne veut pas, je la regarderais dans les yeux et peut-être je la violerais.
« Le son d’un
balle retentit. Il est allé chez ceux qui ont quitté très tôt. Lui cet homme,
ce demi-dieu. A qui il parlait ? Personne ne le sait. Mais ce fut les
dernières paroles d’un condamné de la vie à une morte certaine ».